Souvenez-vous d’un temps où la Haute Couture était sur le point de faire faillite, où les femmes réinventaient elles-mêmes la mode, où l’ingéniosité était de paire avec le recyclage.
Et oui ! Nous nous téléportons dans le passé, direction les années 40 !
Un petit point sur tout ça.
Dû à la restriction et aux réquisitions pour l’armée, notamment la soie servant à la fabrication des parachutes, la Seconde Guerre mondiale n’épargne personne.
Les industries du textile sont obligées de mettre une grosse partie de leur production aux services de l’armée. L’approvisionnement fut difficile puisque, certaines matières ne pouvant plus être importées, les limites de tissus furent impactées : 25% de coupe sur la laine et 75% pour le lin !
En 1941, un petit nouveau pointe le bout de son nez, on l’appelle le CC41.
Le CC41 est un symbole indiquant qu’un article répondait aux normes gouvernementales et permettait de mettre ceux-ci en vente. Bien sûr, il n’y avait pas que les vêtements de toucher, les meubles, tissus, chaussures en faisaient partie.
Nous devons cette invention à Reginald Shipp
Il n’était donc pas rare de retrouver ces petits « fromages » sur tout ce qui était imprimé.
Mais qu’en était il de la mode ?
Avec toutes ces matières prises pour l’armée, il fallait bien trouver d’autres moyens pour s’habiller, d’autant plus que les prix des vêtements explosaient…
Les bas pour femmes étant presque inexistants dû à la réquisition de soie, le thé fut utilisé pour imiter ce matériau.
On ne manquait pas d’idée !
Aidées grâce aux petites astuces trouvées dans des magazines tels que Le Figaro ou Marie-Claire, les nouvelles garde-robes DIY voient le jour.
Robe cintrée descendante jusqu’aux genoux, gants en cuir, foulards, jupe crayon, tailleur et veste à épaules carrées, élégant et pratique, voilà le style des années 40 !
Et pour les chaussures, rien de bien compliqué, de simples chaussures à semelles compensées étaient de paire avec les tenues
Pendant ces années -là, un dépôt de brevet est déposé. La laque deviendra courante suite à cela.
Les bombes aérosols étant utilisées en tant qu’insecticide durant la Guerre, elles seront détournées pour créer un produit de beauté.
Les maisons de couture
Face à l’occupation allemande, la vie était difficile, pour le peuple mais aussi les industries, les commerçants etc
Les plus grands noms n’y ont pas échappé…
Balenciaga, Alix, Schiaparelli, Chanel et Molyneux se voient obligés d’arrêter leurs productions..
Malgré tout, le luxe français reste tout de même très demandé, ce qui fera redoubler d’efforts les Allemands pour investir la haute couture française.
Berlin a même failli devenir le centre culturel et artistique d’Europe !
La résistance du directeur de la Chambre syndicale permettra le contraire.
Après guerre
2 septembre 1945, la Guerre est enfin terminée.
Un an avant, les drapeaux français étaient de sortie. Les tenues traditionnelles de nos régions sont arborées fièrement !
Entre 1945 et 1946, Le Théâtre de la Mode, exposition itinérante est organisée au Louvre.
Nous pouvions y trouver des vêtements de Haute Couture, détaillés, tels que des robes, chapeaux, perruques et accessoires venant du monde entier.
Il ne faut pas oublier qu’il y régnait toujours certaines restrictions dues à l’après-guerre.
Ce spectacle ne restera pas en France bien sûr, il passera par Barcelone, Zurich, Vienne, Londres (où la Reine rendra visite)
Lors de cette exposition, aucun mannequin ne pourra être vu puisqu’à la place, des poupées en fil de fer porteront cette créativité et élégance.